Il n’est jamais agréable pour un employeur de refuser une augmentation de salaire à l’un de ses employés. Mais parfois, vous n’avez pas le choix et vous ne pouvez tout simplement pas accepter.
La manière dont vous communiquez ce refus est alors essentielle. D’elle dépend la façon dont l’employé va envisager son futur au sein de l’entreprise. Si vos motivations pour décliner cette augmentation ne sont pas convaincantes ou ne semblent pas justifiées, celui-ci risque fort d’être démotivé.
La plupart des salariés sont parfaitement capables d’accepter un refus. Certains, même, y verront une incitation à se donner encore plus à fond. L’essentiel est que vous arriviez à bien cadrer la nouvelle et à l’annoncer avec tact. C’est pourquoi nous partageons avec vous quelques conseils.
Ne dites pas simplement non
Engagez toujours le dialogue. Donnez à votre salarié une chance d’exposer ses arguments. Si vous ne le faites pas, il pourrait avoir l’impression que vous n’accordez pas d’importance à son avenir, voire que vous ne l’écoutez pas. Et une fois que vous vous engagez sur cette voie, il devient très difficile de le remotiver. Prenez toujours au minimum le temps de considérer la question.
Quelles sont ses raisons ?
On ne demande pas une augmentation de salaire sans raison. Demandez-lui les siennes. Ce collaborateur est-il en train de rechercher activement un autre travail ? La question de la rémunération a-t-elle été évoquée entre collègues ?
Voici quelques réponses parmi les plus fréquentes :
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J’ai de plus en plus de responsabilités, mais mon salaire n’évolue pas en conséquence.
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Je me suis renseigné et je constate que ma rémunération n’est pas conforme au marché.
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J’apporte des compétences uniques à l’entreprise et je suis difficilement remplaçable.
Contrôlez si ce qu’il avance est bien correct. Peut-être n’êtes-vous pas informé de certains projets ou prestations qui pourraient influencer votre décision. Recherchez également quelle est la rémunération en vigueur sur le marché.
Que feriez-vous si ce salarié décidait soudainement de quitter l’entreprise ? Auriez-vous effectivement des difficultés à le remplacer ? Quelles que soient les raisons de cette demande, vérifiez si elles sont fondées.
Soyez rationnel
Essayez d’estimer la situation en mettant vos émotions de côté. Le fait que vous vous entendiez bien avec une personne en particulier ne peut à lui seul justifier une augmentation. Posez-vous la question : que feriez-vous s’il s’agissait de quelqu’un d’autre ? Une fois encore, tenez-vous-en aux faits.
Votre entente avec vos salariés doit rester saine. Si vous cédez à chaque fois en vous laissant entraîner par vos émotions, vous posez les bases d’une relation déséquilibrée.
Expliquez pourquoi ce n’est pas possible à ce moment précis
Il est possible que l’employé en question n’ait somme toute pas délivré des prestations au-delà de vos espérances. Ou peut-être êtes-vous limité par un budget que vous ne pouvez dépasser. Quelle qu’en soit la raison, motivez clairement votre décision.
Dressez le tableau de l’équipe
Ce collaborateur a des collègues ayant une fonction identique ou similaire, mais il n’y a aucune différence significative sur le plan de ses prestations ou de ses responsabilités ? Cela peut être une bonne raison de ne pas accorder cette augmentation. Dans ce cas, expliquez-lui bien ce qui pourrait justifier une revalorisation de son salaire, et les actions qu’il doit engager pour l’atteindre.
Dressez le tableau de l’entreprise
En tant qu’employeur, vous devez travailler dans un cadre limité. Vous disposez d’un budget défini par service, par équipe ou par salarié. Si vous ne pouvez accepter la requête de votre collaborateur pour des raisons budgétaires, expliquez-le-lui clairement.
À moins que vous n’ayez des temps d’évaluation fixes et que cette demande ne survienne en dehors de ceux-ci ? Engagez-vous alors à réévaluer la situation au moment opportun.
Appuyez-vous sur des faits
Préparez-vous bien. Parcourez la fiche de l’employé en question et examinez quand a eu lieu la dernière augmentation, et à combien elle s’élevait. Vérifiez s’il y a eu entretemps une évolution des prestations ou des responsabilités de votre collaborateur.
Ce sera plus facile pour vous si vous pouvez étayer vos arguments par des faits. Si ce n’est pas le cas, c’est peut-être que la demande de votre salarié est justifiée.
Planifiez immédiatement une nouvelle évaluation
« Ce n’est pas possible actuellement, peut-être plus tard », n’est pas une réponse suffisante. Mettez-vous immédiatement d’accord sur la date à laquelle la situation sera réévaluée.
Attention, ne laissez pas entendre que ce jour-là, ce sera dans la poche. Ne donnez pas de faux espoirs. Mais définir un jour précis montre que vous le prenez au sérieux et donnera à votre employé une nouvelle dose de motivation.
Expliquez ce qui pourrait justifier une augmentation
C’est un moment important. Votre collaborateur est alors déçu. C’est normal. Vous devez lui fournir un nouvel objectif et expliquer quels changements ou réalisations seraient nécessaires pour obtenir une augmentation de salaire. Un but concret lui offrira de nouvelles perspectives et vous permet d’éviter facilement qu’il se démotive. N’oubliez surtout de mentionner que vous appréciez son travail.
Soyez flexible
La rémunération ne se limite pas au seul salaire. Si une augmentation est difficile en raison de contraintes budgétaires, mais que vous souhaitez tout de même faire un geste, envisagez d’accorder des horaires flexibles, des parts de l’entreprise ou d’autres avantages extra-légaux.
Quelle que soit votre décision au bout du compte, communiquez clairement et rationnellement avec vos employés. À terme, vous en recueillerez les fruits à coup sûr !